• « Nulle terre, sans Seigneur ...», nul Seigneur sur ma Terre ...

    Cooperative.

    Après la conquête des Gaules, les terres furent divisées en deux manières, en Bénéfices et en Alleux, « beneficia et allodia ».

    Les Bénéfices étaient les terres que le roi donnait à ses officiers et à ses soldats, soit pour toute leur vie, soit pour temps fixe.

    Les Alleux étaient les terres dont la propriété restait à leurs anciens possesseurs : le soixante-deuxième titre de la loi salique était de allodis, et là ce mot était employé pour fonds héréditaires, ou celui qui venait à quelqu'un, de ses pères. C'est pourquoi Alleu et patrimoine étaient souvent pris par les anciens jurisconsultes pour deux termes synonymes.

    Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France Nicolas Viton de Saint-Allais
    (1773-1842) Paris 1816

    Pour une terre Franche

    Les alleux sont définis comme un domaine en pleine propriété, libre de toute redevance, le plus souvent hérité.

    Franc-alleu, Alleu, Alloux, francique alôd , du latin « allodium », signifie héritage libre de tous devoirs féodaux par opposition aux acquêts, aux biens acquis ou reçus en fiefs, ou encore aux censives (tenures) impliquant une redevance seigneuriale.

    Alleu vient du vieux haut-allemand « al », tout et entier et « ôd », bien et fortune.

    Il s'agit donc d'une terre ne dépendant d'aucune seigneurie foncière. 

    Il est mentionné pour la première fois dans la loi salique vers 508, puis dans la
    loi ripuaire au début du VIIe s., c'est-à-dire , dans deux textes des Francs, puis à plusieurs reprises dans la loi des Bavarois (743-748).

    Chez les Francs, le terme désignait spécialement la fortune héréditaire.

    Tenir en franc-alleu, c'est tenir terre de Dieu seulement.

    Sous les Carolingiens, l'alleutier doit la dîme à l'Église et l'aide militaire au souverain si celui-ci est attaqué, car seul le roi se déclare seigneur de tous les alleux.

    L'alleu noble, comprenait des droits de basse justice et des droits seigneuriaux sur les paysans qui le travaillaient.

    L'alleu simple: propriété privée indépendante (sans pouvoir politique).

    L'alleu justicier: droit de justice sur les populations (ne dépend pas de la féodalité mais du roi).

    L'alleu militaire ou souverain: principauté indépendante (titulaire indépendant de la féodalité et du roi).L'alleu paysan, lui, n'était grevé d'aucune redevance seigneuriale, mais aucun droit de justice n'y était lié.


    L'alleu paysan, lui, n'était grevé d'aucune redevance seigneuriale, mais aucun droit de justice n'y était lié.

    Pendant tout le Moyen Age, les seigneurs fonciers et les souverains, laïques ou ecclésiastiques, firent pression sur les alleux paysans.

    Les alleux deviennent des placements fonciers pour l'Église et les riches bourgeois.

    Sous la pression guerrière des féodaux, les alleux ont eu tendance à être transformés en fiefs : après avoir poussé un propriétaire à déguerpir de son alleu (c'est-à-dire à l'abandonner), le seigneur qui le saisit le lui rend en « fief de reprise », l'ancien propriétaire lui doit alors des services mais jouit de sa protection.

    L'alleu a été surtout répandu dans le Midi, Provence et Languedoc.

    Son importance décroît dans les pays d'oil sauf dans la région de la Meuse et du Nord (Artois, Hainaut, Flandre).

    Alleu
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Alleu
    http://hls-dhs-dss.ch/textes/f/F8978.php

    Monde paysan
    Le monde des paysans

    http://ivn.chez.com/paysan/paysan.htm

    contre une Terre Fiscale

    L'âge d'or de la seigneurie se situe au Moyen Âge central (XIe au XIIIe siècle).

    Le seigneur  du latin « dominus », est le détenteur et responsable d'une seigneurie. Le féminin est dame (qui vient de « domina », le féminin de « dominus »).

    Être seigneur ne signifie pas être noble : un prêtre, un noble, un marchand, un paysan, une femme, une personne ou même une institution peuvent être seigneur, il suffit qu'elle ait les ressources d'acquérir une seigneurie.

    Une seigneurie est une institution médiévale et moderne occidentale assurant l'encadrement économique et judiciaire des populations par un individu ou une personne morale n’exerçant pas nécessairement la souveraineté.

    La seigneurie est une réalité distincte du fief, qui est l'un des modes d'exercice de la seigneurie, avec l’alleu.

    La seigneurie est un ensemble de terres, c’est-à-dire de propriétés foncières, de droits et de redevances.

    Elle est dans une certaine mesure, l'héritière de la villa de l’Antiquité tardive en même temps que la résultante de l'éparpillement du pouvoir public avant l'an Mil.

    La seigneur détient le droit de ban, c'est-à-dire celui de commander, de contraindre et de punir.

    La superposition et l'enchevêtrement des divers types de seigneuries rend la situation confuse : un même individu peut dépendre de plusieurs seigneurs.

    La seigneurie est le cadre privilégié par lequel l’aristocratie médiévale assure sa prééminence sociale, économique et politique.

    La limitation des prérogatives seigneuriales est l'un des biais par lequel le pouvoir des États s'affirme à la fin de l'époque médiévale et durant l'époque moder
    ne.

    Les seigneurs étaient tous soumis à une maxime féodale : « Nulle terre sans seigneur, nul seigneur sans titre ».
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Seigneurie

    Tout seigneur devait être capable de prouver sa propriété sur la terre.
    Mais dans les faits, les pouvoirs publics donnaient raison aux prétentions seigneuriales.
    Cet adage illustre bien l'opposition qui règnait entre la France du Nord, où régnait la première partie de l'adage et la France du Sud où régnait la seconde.


    courronne d'or
    Couronne d'or
    http://www.sacra-moneta.com/Nom-des-monnaies-medievales-royales-et-feodales/Couronne.html


    La féodalité (du latin médiéval feodum, « fief », qui vient probablement lui même du francique  « fehu », « bétail », et/ou du gotique  « faihu », « argent, possession ») est un système politique dont l'autorité centrale partage dans les faits le pouvoir souverain avec des principautés, des fiefs ou des fédérations, gouvernés par des seigneurs.

    Cette organisation de la société se développa en Europe entre le Ve siècle et le VIIIe siècle, après le démembrement de l'Empire romain d'Occident, fondé sur le droit romain et le système dit de « l'hospitalité ».

    On peut définir ce terme de féodalité comme un ensemble d'institutions créant et régissant des obligations et des services - principalement militaires - de la part d'un homme libre, dit « vassal », ayant le plus souvent pour effet la concession par le seigneur au vassal d'un bien, dit « fief ».

    Ce type de relations, au départ limité à l'aristocratie guerrière, où le roi, « suzerain des suzerains », attribue des fiefs à ses fidèles pour protéger plus efficacement son domaine, s'est étendu à l'ensemble de la société, les « serfs », personnes attachées à la terre du seigneur, ayant un rapport de vassal à suzerain avec leur seigneur.

    La féodalité désigne alors une société caractérisée par la hiérarchie des terres et des personnes, le morcellement des terres et de l'autorité, la domination de la classe combattante.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9odalit%C3%A9

    Peu à peu, la souveraineté monarchique, avec la renaissance du droit romain au XIII siècle, prend la place de la suzeraineté féodale. Mais c'est en s'appuyant sur la féodalité et la religion que les rois capétiens ont assuré leur autorité suprême.

    La-cérémonie-du-sacre
    Le sacre du roi de France (Enluminure du XIII° siècle, vers 1280)

    Les redevances seigneuriales
    http://medieval.mrugala.net/Seigneurs%20et%20nobles/Redevance%20seigneuriale.htm

    Les droits féodaux
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_f%C3%A9odaux

    Une centralisation croissante  assise sur l'impôt et l'armée
    http://histoireenprimaire.free.fr/textes/periodes/pouvoircapetien2.html

    fourche
    Il existe deux types de paysans : les vilain et les serfs.


    Les paysans ont plusieurs noms : «colon, hôte, lite, collibert, etc.», suivant leur
    statut par rapport aux seigneurs.

    Comme les noms changent selon les régions et les
    époques, il est très difficile de les définir.

    Tout dépend de la coutume du lieu, il n’y a pas de règle.

    Tout
    homme libre qui travaille la terre est un vilain.

    L
    e mot « vilain » vient de « villanus », c’est-àdire celui qui habite une villa ou un domaine.

    Le vilain est parfois appelé aussi roturier, car «
    ruptura » signifie en latin « terre brisée », ou manant, de « manere » qui veut dire « demeurer ».

    Les vilains, avaient, en droit, à peu près la même situation que nos fermiers actuels ; mais ils avaient en plus beaucoup de redevances à payer pour les terres qu’ils cultivaient.

    Les serfs, du latin servus, « esclave »
    faisaient partie du domaine et n’étaient pas libres de leur personne.

    Le suzerain
    pouvait exiger d’eux les sommes qu’il lui plaisait, et leur faire exécuter toutes sortes de travaux ou corvées.

    Lorsque le terrain
    était vendu, ils passaient d'un maître à l'autre, de la même manière que les animaux de la ferme.

    Les fils de
    serfs devenaient serfs comme leurs ancêtres, et comme leur descendance.

    L'évolution du servage

    En échange de la terre et de la protection militaire, le serf avait des devoirs envers son
    seigneur.

    Il devait remettre une partie de la récolte à son suzerain et de payer des taxes.

    Il
    devait également participer gratuitement à des travaux appelés corvées.

    Ces tâches
    pouvaient être labours, récoltes ou sarclages sur les terres du seigneur. Mais ils étaient également appelés à la réparation d'un pont, creusement d'un puits ou réparation des murs du château.

    Le paysan obtenait des revenus en vendant
    au marché les produits qu'il ne consommait pas.

    Cela modifia la condition du serf qui
    pouvait ainsi s'affranchir des corvées et réquisitions militaires en échange d'une somme d'argent au seigneur.

    On passe ainsi du servage au fermage, le propriétaire loue la terre
    au paysan qui l'exploite à son compte.

    La production agricole augmente
    considérablement car le paysan travaille pour lui et se doit d'obtenir de quoi payer le loyer et de quoi nourrir sa famille.
    http://ressources.doc.free.fr/spip/IMG/pdf/vilains-serfs.pdf

    Il faut attendre le 4 août 1789 et la Révolution Française, pour voir la fin du système féodal et l'abolition des privilèges.

    Le Tiers-État se libère des fers de la Noblesse et de l'Aristocratie ainsi que de l'emprise de l'Église.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Nuit_du_4_ao%C3%BBt

    Des glaneuses Millet
    "Des Glaneuses" de Millet (1857)
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois_Millet

    Le paysan riche devient propriétaire, en rachetant de la terre à la Noblesse, à l'Aristocratie et à l'Église  et embauche le serf pauvre, qui devient, ouvrier agricole.

    En diminution constante depuis 1850 du fait de la mécanisation et de l’émiettement des exploitations, les ouvriers agricoles restent nombreux jusqu’en 1946.

    ouvriers

    Dans les plus grandes exploitations ils forment des équipes permanentes, renforcées lors des grands travaux par des saisonniers (souvent une main d'oeuvre immigrée).


    Ici, vers 1900, cette photographie saisit sans doute la fin de grands travaux, le patron à gauche en tenue bourgeoise, il tient deux bouteilles, les ouvriers à droite sont en tenue de travail, les godillots et les sabots sont encore couverts de terre.
    http://lewebpedagogique.com/ericdarrasse/2010/10/13/le-monde-du-travail-agricole-dans-la-peinture/



    La Révolution Industrielle initiée hier au nom du Capitalisme,  signe aujourd'hui la fin du Monde des paysans au profit d'une industrie agricole Mondialisée.
    Une nouvelle féodalité basée sur le pouvoir financier:
     « Nulle terre sans Saigneur »


    ici, rien n'est jamais totalement défriché !!! ...
     
    « « Inuma ilu awilum… », la révolte des Igigus ...Prière sur l'Acropole »

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